Gestion des risques et durabilité vont de pair.
Notre mission est d’aider les entreprises à résister aux menaces et à construire pour l'avenir. A cet effet, nous savons pertinemment qu’améliorer la durabilité peut contribuer à réduire les risques et accroitre la résilience.
Alors que les entreprises de tous les secteurs d'activité relèvent les défis du changement climatique, des turbulences macroéconomiques, de l'activisme des actionnaires et de la concurrence accrue, pour n'en citer que quelques-uns, il est clair que l'intégration de la durabilité dans les pratiques commerciales est non seulement une bonne chose, elle est vitale.
Faire de la durabilité une partie du mode de fonctionnement d'une entreprise et l'intégrer dans ses activités quotidiennes est désormais reconnu comme un moyen de mieux gérer les risques et une opportunité de croissance responsable.
Les entreprises dépendent de communautés prospères et d'écosystèmes sains pour prospérer, mais notre monde n'a pris conscience de ces interdépendances que récemment. Il est désormais impératif pour les entreprises de cesser de percevoir le capital naturel et social comme illimité et de réfléchir à la manière d'adopter une approche plus équilibrée, et donc plus durable, des opérations et des chaînes d'approvisionnement.
La société de vêtements de plein air Patagonia Inc. a ouvert la voie en encourageant ses clients à réparer et à réutiliser leurs vieux vêtements au lieu d'en acheter de nouveaux. Non seulement la marque est devenue culte et a gagné la reconnaissance du grand public, mais cela s'est également traduit dans les résultats financiers.
En 2011, Patagonia a lancé sa désormais célèbre campagne publicitaire "Don't Buy This Jacket", encourageant les consommateurs à réparer leurs vieux vêtements plutôt que de les remplacer. L'entreprise a subverti les rabais du "Black Friday" et du "Cyber Monday" en encourageant plutôt les consommateurs à réfléchir à l'impact environnemental de la mode. En 2016, lorsque la marque s'est engagée à reverser 100 % des ventes du Black Friday directement à des organisations à but non lucratif œuvrant pour la protection de l'air, de l'eau et des sols, elle a enregistré des ventes quotidiennes record de quelque 10 millions de dollars - une excellente nouvelle pour les organisations à but non lucratif et un moyen durable de renforcer la notoriété et la fidélité à la marque.
D'autres entreprises ont également constaté les avantages de l'intégration de la durabilité dans leur manière d'éduquer et d'impliquer les consommateurs. La marque de mayonnaise Hellmann's, par exemple, s'attache depuis 2018 à réduire le gaspillage alimentaire mondial et à faire de la durabilité un élément différenciateur clé dans la décision d'achat du client. La campagne "Make Taste, Not Waste" de la marque encourage les clients à utiliser les restes - en ajoutant de la mayonnaise - et son site web propose aux clients des idées de recettes pour utiliser des aliments qui seraient autrement jetés.
Depuis qu'elle a commencé à mettre l'accent sur la réduction du gaspillage alimentaire, Hellmann's a vu ses ventes augmenter ; en 2020, les ventes en glissement annuel ont augmenté de 10 %, en 2021, ce chiffre était de 11 %.
La société mère de Hellmann's, le géant multinational Unilever, fait de la durabilité de l'eau une priorité pour les années à venir. Elle prévoit de mettre en œuvre des programmes de gestion de l'eau dans toutes les régions les plus touchées par le stress hydrique dans lesquelles elle opère d'ici 2030. S'il s'agit d'une action socialement responsable, elle vise également à réduire les risques auxquels l'entreprise est elle-même confrontée ; 40 % de ses sites de production mondiaux se trouvent dans des zones de stress hydrique.
Unilever intègre la gestion de l'eau dans ses activités quotidiennes dans l'une de ses usines de fabrication de glaces en Turquie. L'entreprise recycle et réutilise l'eau nécessaire à cette usine afin de mettre un terme à l'épuisement des nappes phréatiques.
L'entreprise s'efforce également de permettre aux consommateurs d'utiliser moins d'eau dans leur vie quotidienne ; d'ici 2030, elle vise à ce que toutes les formules de ses produits soient entièrement biodégradables - ce qui protège les ressources en eau - et elle fabrique des produits qui ne nécessitent pas d'eau pour être utilisés à la maison, comme une gamme d'après-shampooings qui n'ont pas besoin d'être rincés, ce qui rend les produits accessibles aux clients dans les zones exposées au stress hydrique.
Ces entreprises, et bien d'autres, ont compris le lien entre durabilité, engagement des parties prenantes et gestion des risques. Il ne s'agit pas d'une solution miracle, cependant, la création d'entreprises plus durables doit être un processus en constante évolution.
Éviter l’écoblanchiment
Si la promotion de la durabilité peut être bénéfique pour les affaires, les entreprises de tous les secteurs sont parfaitement conscientes de la nécessité d'éviter le "blanchiment écologique", c'est-à-dire la pratique consistant à se faire passer pour plus respectueux de l'environnement qu'ils ne le sont réellement.
L'écoblanchiment peut prendre de nombreuses formes - délibérées ou accidentelles - et peut consister à dissimuler de mauvaises pratiques individuelles derrière des normes de bonne pratique applicables à l'ensemble du secteur, à mettre en avant des pratiques positives pour détourner l'attention d'éléments moins respectueux de l'environnement, à modifier les objectifs de durabilité avant qu'ils ne soient atteints et à dissimuler des données sur la durabilité, entre autres choses.
Au cours des derniers mois, plusieurs entreprises de renom ont été accusées d'écoblanchiment par des militants, des parties prenantes et des "journalistes citoyens", grâce à l'activité des médias sociaux 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les entreprises font également l'objet d'une surveillance accrue de la part des autorités de réglementation, qui souhaitent s'assurer qu'elles respectent leurs engagements en matière de durabilité.
L’année dernière, l’autorité britannique de la concurrence et des marchés a annoncé sa première enquête officielle sur l’écoblanchiment, en se concentrant initialement sur l’industrie de la mode.
De la même manière que la réussite des campagnes de développement durable peut contribuer à la construction d’une marque, l’écoblanchiment, en revanche, peut nuire à la réputation de l’entreprise.
Le rôle de l’assurance
Nous reconnaissons qu'en tant que compagnie d'assurance, nous avons un rôle à jouer pour aider nos clients dans leur transition vers une meilleure durabilité. Tout comme nous travaillons avec eux pour comprendre leurs risques, nous sommes conscients de la nécessité d'intégrer la durabilité dans ce cadre de gestion des risques. Les deux vont de pair car la durabilité est une gestion des risques.
Bien entendu, nous devons également mettre en pratique ce que nous prêchons - pour la durabilité et la rentabilité à long terme de nos propres activités, ainsi que pour mieux aider nos clients. Ce mois-ci, nous avons lancé la phase suivante de notre stratégie de durabilité.
Notre stratégie "Roots of resilience" repose sur trois piliers principaux : la valorisation de la nature, la lutte contre le changement climatique et l'intégration des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans nos activités commerciales.
Nous visons à protéger et à restaurer la nature en sensibilisant davantage à la biodiversité et en incitant nos clients et nos collaborateurs à placer la nature au cœur de leurs propres projets.
Nous travaillons à un avenir net zéro en publiant une feuille de route à zéro émission nette, en engageant nos équipes à développer des produits et des solutions pérennes pour les clients, en faisant progresser la réflexion sur les transitions équitables vers une économie à faible émission de carbone et en menant des initiatives démontrant la nécessité de solutions climatiques sociétales.
Nous savons que l'intégration des principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à tous les niveaux de notre activité augmentera notre propre résilience. Nous formerons nos collaborateurs, travaillerons avec nos fournisseurs et serons à l’écoute de nos partenaires internes et externes afin d’identifier où les considérations ESG peuvent être mieux intégrées dans nos process et pratiques.
Travailler aux côtés de nos clients pour identifier les risques, actuels et futurs, ainsi que les possibilités d'intégrer un esprit de durabilité dans les décisions de gestion des risques est indispensable. Ce n’est qu’en travaillant de concert que nous pourrons prétendre à un avenir plus résilient.
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