

Soutenir la transition vers les énergies renouvelables
November 30, 2022
Ecrit par Susana Huete Santos
Senior Underwriter Energy, AXA XL
Le développement de plus en plus rapide des énergies renouvelables représente à la fois des opportunités et des défis pour les assureurs.
Selon BloombergNEF (BNEF), les investissements mondiaux en 2021 dans ce qu’on a appelé la " transition énergétique " représentent 755 milliards de dollars US, soit une augmentation de 27 % par rapport à 2020. BNEF a également indiqué que "les énergies renouvelables, qui comprennent entres autres l'éolien et le solaire, restent le secteur le plus important en termes d'investissements, atteignant un record d’engagement de 366 milliards USD en 2021, soit une hausse de 6,5 % par rapport à l'année précédente."
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) indique que "grâce à l'amélioration rapide des technologies et à la réduction des coûts, un dollar consacré au déploiement de l'énergie éolienne et de l'énergie solaire photovoltaïque (PV) permet aujourd'hui de produire quatre fois plus d'électricité qu'un dollar consacré aux mêmes technologies il y a dix ans."
Une courbe d'apprentissage abrupte
Un modèle bien connu est en jeu ici : lorsque la demande s’accroit, les améliorations en matière de fabrication et les innovations technologiques font baisser les coûts et augmentent les projets. À mesure que les coûts continuent de baisser et que de plus en plus d'innovations voient le jour, un cercle vertueux apparaît dans lequel les nouvelles technologies passent de la marge au courant dominant.
Toutefois, le processus n'est pas toujours si simple. Dans le cas des énergies renouvelables, le développement de ce nouveau segment de marché présente un mélange d'opportunités et de défis.
Pour les assureurs comme ¾ÅÉ«ÊÓÆµ les opportunités consistent à soutenir les ambitions de nos clients existants à produire plus d'énergie à partir de sources renouvelables tout en développant de nouvelles relations avec des entreprises qui cherchent à tirer parti de la croissance rapide de ce secteur. Dans le même temps, nous sommes également confrontés à des défis importants pour permettre la transition de tous nos clients vers des sources d'énergie plus durables.
A titre d’exemple, les souscripteurs Energie ont dû élaborer au cours des cinq dernières années des garanties pour des installations de plus en plus complexes et coûteuses, dont certaines sont situées dans des zones exposées aux catastrophes naturelles, sur la base de données historiques limitées. De même, les équipes risk consulting Dommages aux biens ont dû se familiariser avec de nouvelles conceptions et de nouveaux systèmes. Quant aux gestionnaires de sinistres, ils ont dû acquérir l'expertise nécessaire pour résoudre rapidement et efficacement les sinistres couverts.
Compte tenu de ces défis, le marché de l'assurance Dommages aux bien pour couvrir les installations de production d’énergie renouvelable a été naturellement volatile, le temps pour les assureurs d’acquérir les connaissances, l'expertise et les capacités nécessaires pour souscrire et gérer cette activité.
Un autre modèle familier
Les expériences récentes sur ce marché de l'assurance illustrent un autre schéma. En effet, lorsque de nouvelles opportunités commerciales se présentent - en particulier celles qui ont la taille et la portée du marché des énergies renouvelables - les assureurs réagissent souvent en offrant davantage de capacité à un coût moindre et avec des conditions moins strictes. C'est alors que les pertes commencent à se faire sentir.
Dans le cas des opérations liées aux énergies renouvelables, les pertes les plus courantes sont les suivantes :
- Dommages causés aux éoliennes sur terre et en mer par des incendies ou la foudre
- Bris de machines
- Dommages causés aux parcs éoliens offshore par des cyclones/ouragans ainsi que par les risques généraux associés aux opérations en milieu marin.
- Panneaux solaires endommagés ou détruits par des tempêtes violentes accompagnées de vents violents et/ou de grêle.
En outre, s’agissant d'opérations à visées commerciales, les clients doivent faire face à des pertes pécuniaires liées à l'interruption des activités lorsque des dommages matériels mettent leurs installations hors service. Et compte tenu des longs délais nécessaires pour réparer/remplacer des composants spécialisés, ces pertes d'exploitation peuvent être considérables. Les perturbations généralisées de la chaîne d'approvisionnement causées par la pandémie exacerbent ces pertes d'exploitation. (Ce phénomène n'est pas propre au secteur de l'énergie).
Une question souvent plus conséquente concerne les sous-stations électriques. Si, par exemple, quelques éoliennes ou panneaux solaires sont endommagés, les répercussions financières ne sont généralement pas excessives. Toutefois, lorsque des sous-stations électriques sont touchées et que l'électricité provenant d'éoliennes ou de panneaux solaires non endommagés ne peut être acheminée vers les réseaux, les pertes d’exploitation peuvent rapidement se chiffrer en millions, voire en dizaines de millions.
Face à des pertes croissantes, les assureurs pourraient naturellement - et de manière prévisible - commencer à restreindre leur capacité, à augmenter leurs tarifs et à imposer des conditions plus strictes, par exemple en exigeant des franchises plus élevées. Entre-temps, les clients pourraient avoir de plus en plus de mal à obtenir des couvertures adéquates à des tarifs abordables.
Soutenir la transition
La situation décrite ci-dessus correspond à la période allant de 2014 à 2021. En bref, le marché de l'assurance pour couvrir les installations d'énergie renouvelable a représenté un défi pour les assureurs et les clients.
Néanmoins, les preuves scientifiques continuent de s'accumuler et la transition du système énergétique mondial vers des sources durables est impérative. Les gouvernements, les fournisseurs d'énergie, les investisseurs, les entreprises et les consommateurs font tous leur part. Les gouvernements adaptent les cadres réglementaires afin de promouvoir les investissements dans les projets d'énergie renouvelable. De nombreuses sociétés d’énergies traditionnelles ont adopté des objectifs ambitieux pour la transition de leurs portefeuilles vers des sources renouvelables. Et la demande des entreprises et des consommateurs pour de l'électricité propre ajoute encore à la dynamique.
¾ÅÉ«ÊÓÆµcontinue également à soutenir cette transition. Nous disposons désormais d'un portefeuille étendu et équilibré de parcs éoliens terrestres et d'un portefeuille croissant de parcs éoliens offshore et de centrales solaires. Même si les dernières années ont été difficiles, nous avons appris de ces expériences. Nous avons désormais une compréhension et une expertise beaucoup plus grandes des différents types d'opérations liées aux énergies renouvelables.
Tout en soulignant l'engagement d'¾ÅÉ«ÊÓÆµdans le secteur des énergies renouvelables, je dois également noter que ces technologies et les risques associés évoluent au fur et à mesure des améliorations apportées. Ainsi, nous continuerons à évaluer soigneusement les opportunités potentielles tout en travaillant étroitement avec les clients et les courtiers pour développer des solutions pertinentes et abordables. Et d'innover ! Par exemple, certains clients pourraient bénéficier de couvertures paramétriques créées par AXA Climate - une unité dédiée à ces programmes - pour atténuer de manière rentable les pertes qui se produisent lorsque le soleil ne brille pas ou que le vent ne souffle pas.
Pour conclure, je tiens à souligner les conséquences de l'environnement macroéconomique actuel sur nos clients et les clients potentiels. En particulier, la guerre actuelle en Ukraine et les effets persistants de la pandémie alimentent un environnement largement inflationniste. Ce n'est pas nouveau : les entreprises et les consommateurs du monde entier doivent faire face à des prix plus élevés.
Aussi, compte tenu de ce climat inflationniste, les clients doivent revoir et actualiser soigneusement leurs évaluations lors des renouvellements. Je ne saurais trop insister sur ce point. En effet, lorsqu'un bien est assuré pour un montant inférieur à sa valeur de remplacement actuelle, la "clause de moyenne" peut s'appliquer s'il est endommagé ou détruit. En vertu de cette clause, le client n'est indemnisé que pour une partie de la limite de la police. En d'autres termes, dans un environnement inflationniste, les clients qui n'actualisent pas la valeur de leurs actifs courent un risque fortement accru d'être sous-assurés.
Sources:
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