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Chief Underwriting Officer for marine Europe & APAC at AXA XL

À l'occasion du lancement de ParisMAT 2025, Mathieu Daubin, Chief Underwriting Officer Marine pour l’Europe et l’Asie-Pacifique chez ¾ÅÉ«ÊÓÆµ partage sa vision d’un secteur maritime en pleine mutation.


Comment définiriez-vous le rôle de l’assurance maritime aujourd’hui ?

Depuis l’Antiquité, l’assurance maritime accompagne les grands mouvements du monde.

Elle est née avec les premières expéditions phéniciennes, s’est codifiée dans les ports de Gênes et de Venise, a pris forme moderne dans les tavernes d’Edward Lloyd à Londres — et n’a cessé depuis de porter la promesse d’un commerce international plus sûr, plus stable, plus prévisible.

Mais aujourd’hui, dans un monde où les routes changent en temps réel, où les risques deviennent systémiques et les transformations structurelles, cette promesse doit évoluer. L’assurance maritime ne peut plus être un simple filet de sécurité. Elle devient un partenaire embarqué, un copilote de la résilience.


Le marché mondial de l’assurance maritime reste-t-il dynamique ? Quelle est la place de la France à l’échelle mondiale ?

Le volume annuel international des primes encaissées dans l’assurance maritime représente environ 39 Md$. La France y occupe une place forte, avec 1,5 milliard d’euros en 2024, ce qui la place au 6e rang mondial.

Cette performance n’est pas surprenante dans un contexte où en 2024, le commerce mondial des marchandises a augmenté de 2%.

C’est le reflet d’un marché qui s’adapte grâce à une meilleure appréhension des risques, à une tarification plus fine, et à l’attractivité croissante de la place de Paris.

Les ports évoluent vers l'alimentation électrique, réduisant les émissions mais nécessitant des solutions d'assurance pour les nouveaux risques.

La décarbonation maritime est souvent perçue comme un horizon lointain. Est-elle déjà en cours ?

Oui, et c’est justement ce qui rend notre rôle aussi crucial. La transition énergétique n’est plus un concept à venir : elle est déjà en mer, dans les cales, dans les ports.

Prenez Canopée, le premier cargo roulier assisté par voile, ou TOWT, qui renoue avec les traversées transatlantiques à la voile. Ces navires sont opérationnels, assurés, intégrés dans les chaînes logistiques modernes.

Et au-delà des voiles, nous nous réjouissons de l’émergence de ferries hybrides, de systèmes de lubrification par air, ou encore de flottes électriques. Nous soutenons par ailleurs des projets comme l’Energy Observer ou le Polar POD, véritables laboratoires flottants qui allient recherche scientifique et innovation assurantielle.


Cette innovation dépasse-t-elle le périmètre maritime strict ?

Absolument. Les ports eux-mêmes deviennent des laboratoires de la transition.

Nous accompagnons le déploiement de l’alimentation électrique à quai, qui permet aux navires de couper leurs moteurs diesel. Cela améliore significativement la qualité de l’air, le niveau sonore, et les émissions dans les villes portuaires.

Mais cela introduit aussi de nouveaux risques : haute tension, cybersécurité, interfaces numériques. C’est pourquoi nous co-construisons avec les ingénieurs, autorités portuaires et développeurs des solutions couvrant la construction, l’activation et l’exploitation.

Sans assurance adaptée, ces innovations ne peuvent ni se financer ni se déployer.


Quel rôle joue l’assurance dans ce contexte de transformation accélérée ?

Dans un environnement commercial déjà volatil et difficile, les acteurs du transport maritime sont dorénavant confrontés à des questions extrêmement complexes telles que le changement climatique, la numérisation et l’émergence de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle. Il ne s’agit pas de défis à court terme. La capacité des armateurs à gérer les risques et les opportunités de la transformation numérique sera la clé de leur pérennité. En tant qu’assureurs, nous partageons ces mêmes enjeux.

Comprendre l’impact de ces défis sur les expositions de nos clients impose une collaboration étroite afin de répondre à leurs besoins en matière de gestion des risques et de développement de solutions pertinentes.

Notre rôle, c’est de soutenir l’audace en l’encadrant. Nous aidons à dé-risquer les investissements dans l’économie bleue, en apportant des garanties crédibles à des projets qui sortent des standards. Qu’il s’agisse d’un cargo à voile, d’un ferry électrique ou d’un quai intelligent, nous créons les conditions de viabilité assurantielle pour accompagner l’émergence de nouveaux modèles.

Dans cette configuration, l’assurance maritime devient un levier de transformation durable. Pour que le progrès maritime reste possible, il faut pouvoir sécuriser l’exploration, absorber les chocs, et tenir la ligne de flottaison. C’est à cela que nous nous attelons chez AXA XL: ne plus simplement indemniser, mais donner les moyens d’oser.


On parle beaucoup de « géopolitique des mers ». Quelle en est votre lecture en tant qu’assureur ?

Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, la mer est devenue un théâtre d’opérations stratégiques, avec des frappes directes sur des infrastructures portuaires comme à Odessa, des cargos bloqués entre Kherson et Mykolaïv, et des corridors d’exportation qui s’ouvrent puis se ferment au gré des menaces. Ce climat de tension dépasse l’Europe de l’Est. La mer Rouge, vital carrefour entre l’Asie et l’Europe, est devenue zone à haut risque depuis que les rebelles houthistes y ciblent les navires de commerce. La piraterie refait quant à elle surface au large de la Somalie et dans le golfe de Guinée. À cette insécurité physique s’ajoute une montée en puissance des menaces hybrides.

Cette nouvelle géopolitique remet la souveraineté maritime française au cœur des débats. La France possède le deuxième plus vaste domaine maritime au monde, mais cette richesse s’accompagne de responsabilités : garantir la sécurité de ses routes, protéger ses câbles sous-marins, surveiller sa zone économique exclusive, maintenir l’attractivité de ses ports, innover dans ses modes de transport.

En ce sens, l’assurance maritime joue un rôle stratégique. En tant que partenaire, les assureurs doivent être prêts à protéger leurs clients et nous soutenons les armateurs dans cet environnement complexe et incertain.


À quelques jours du ParisMAT, quel message souhaitez-vous transmettre au secteur ?

ParisMAT 2025 s’inscrit dans une dynamique essentielle. 2025 a été déclarée Année de la mer et symboliquement nous la célébrons cette année, mais également ce qu’elle exige de nous au quotidien et de façon pérenne : vision, adaptation, courage.

Les océans sont des espaces d’innovation, de tensions et de décisions critiques pour l’avenir. Et surtout, nous devons nous rappeler que la résilience du secteur est un enjeu collectif, même si parfois, elle peut s’apparenter au Point Nemo : loin de tout, difficile d’accès, mais absolument nécessaire.

Le progrès maritime ne se décrète pas, il se sécurise. Chez ¾ÅÉ«ÊÓÆµ nous avons choisi d’y aller, et d’y embarquer nos clients.

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