
Comment la technologie va-t-elle changer le transport de marchandises ?
December 12, 2018
Depuis l’invention du commerce international, marchands et négociants transportent denrées et biens, sur terre et sur mer, en s’efforçant de trouver la bonne formule pour que leurs marchandises arrivent à bon port, rapidement et dans de bonnes conditions, afin de les revendre au plus offrant.
Au milieu du XIXe siècle, le thé –alors une denrée précieuse– était transporté en Clipper, un bateau à voile rapide utilisé principalement entre le Royaume Uni et toute destination lointaine.
La demande était si forte que les transporteurs pouvaient exiger une prime lorsque leur voilier était le premier à arriver à destination –cette prime était alors inscrites sur la lettre de transport du navire. En 1866, plusieurs de ces Clippers participèrent à la Grande course du thé, au cours de laquelle ces navires ont dû transporter une cargaison de thé, de la Chine vers le Royaume Uni. La course, sur 14 000 lieues, fut largement suivie par la presse anglaise, et remportée en 99 jours.
Depuis, le monde du transport maritime a bien changé. L’ouverture du Canal de Suez en 1869 a permis de raccourcir le trajet entre la Chine et le Royaume Uni de plusieurs centaines de lieues, et est plus adapté aux bateaux à vapeurs, rendant ainsi les Clippers plus ou moins obsolètes.
Le secteur de l’assurance, en revanche, qui assurait déjà ces voiliers, continue d’explorer ce domaine afin de trouver de nouvelles manières de contribuer à la gestion et au transfert des risques associés au transport de marchandises. De par le passé, l’ingénierie du risque dans le domaine de l’assurance transport était un art, plus qu’une science. Chaque type de marchandises est unique et réagit différemment aux conditions climatiques externes ou aux conditions de stockage internes, par exemple. La technologie dont nous disposons aujourd’hui, cependant, nous permet d’ajouter un peu de science à cet art.
L’Internet des Objets et l’utilisation de capteurs représentent un développement majeur pour notre secteur. Ces applications évoluent rapidement et nous sommes convaincus qu’il y aura de plus en plus de solutions développées spécifiquement pour le suivi du transport de marchandises. Aujourd’hui, ces capteurs sont utilisés principalement pour localiser et suivre un cargo de marchandises, d’un bout à l’autre de son trajet.
Pour nous autres ingénieurs préventionnistes, les données produites en temps réel par ces capteurs sont extrêmement utiles. Toute information sur les conditions de transport d’un type de marchandises ou de denrées nous permet de faire des recommandations, notamment sur la manière de les emballer pour minimiser –voire éviter– les pertes.
Nous nous intéressons de près et utilisons d’ores et déjà cette technologie. Nous avons entamé un partenariat avec la jeune start-up américaine Parsyl, une entreprise spécialisée dans la gestion de la chaîne logistique.
Parsyl utilise une combinaison de capteurs et de logiciels de visualisation de données pour donner aux transporteurs et à leurs assureurs des informations sur le contexte et la qualité des conditions de transport de certains produits sensibles, au fur et à mesure qu’ils se déplacent au sein de la chaîne logistique.
Les informations recueillies par ces capteurs –comme l’influence de la luminosité, de l’accélération, de la température et de l’humidité peuvent aider les ingénieurs préventionnistes à analyser les risques associés au transport de ces marchandises et aider les souscripteurs à tarifer et adapter leurs couvertures. Ces données nous permettent également d’en apprendre davantage sur la manière de sécuriser le transport de certaines marchandises.
In fine, ces technologies permettront de faire de l’assurance cargo un type de risque plus attrayant pour les assureurs. Ces derniers sont par exemple parfois réticents à assurer le transport de produits surgelés, qui sont particulièrement sensibles aux changements de température. L’utilisation de technologies permettant de suivre –et de rectifier– toute fluctuation pourrait considérablement accroître leur assurabilité.
Suivre les conditions de transport de certaines denrées, tout au long de leur trajet, permet par ailleurs d’en prouver la qualité et –en conséquence– d’afficher un prix de revente plus élevé. En quantifiant les fluctuations de température et du niveau d’humidité, le prix de ces denrées sensibles peut être fixé de manière plus précise.
Les applications de l’Internet des Objets pour la gestion du risque sont en plein développement et présentent des avantages de taille, tout au long de la chaîne assurantielle. Au-delà de la collecte d’informations utiles à la prévention des risques, ces technologies –au fur et à mesure qu’elles se développent– permettront aux gestionnaires de sinistres d’être immédiatement informés en cas d’incident et de plus rapidement quantifier les pertes engendrées. Cela simplifiera également la subrogation suite au sinistre.
L’époque des voiliers, certes romantique, est derrière nous mais nous vivons une période fascinante pour l’assurance transport. L’utilisation de capteurs, la visualisation et l’analyse des données vont transformer notre manière d’appréhender, de gérer, de tarifer et de transférer les risques associées au transport de marchandises.
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